Pour Patrice Bertrand (Directeur associé, ExperQuiz), l’évaluation de la formation doit être prolongée et augmentée. Un dispositif d’évaluation digne de ce nom permet de recueillir des données, de marketer les enquêtes, de programmer des événements… Car l’évaluation n'est pas un événement isolé ; au contraire, il faut la jalonner, la prolonger dans le temps, l'évaluation doit être continue. Ainsi augmentée (par rapport à la seule évaluation de la satisfaction des apprenants), levier de renforcement et d’ancrage des acquis de formation, elle devient un puissant levier d’efficacité pédagogique. La complexité du processus en jeu est largement gommée par la solution d’évaluation qui devient un composant indispensable de l’écosystème digital de formation.
Clémentine Thenet (Customer Success Manager, Teach on Mars) fait un retour aux sources salutaire : pourquoi évaluer, pour qui, et comment ? Elle rappelle au passage que l’évaluation n’est pas un jeu où n’interviendraient que l’apprenant et le formateur… Doivent être impliqués le manager et le commanditaire, voire la direction de l’entreprise, tous ayant des objectifs distincts (mais heureusement non divergents !). Encore faut-il impliquer ces parties prenantes en apportant à chacune ce qu’elle attend de l’évaluation - ce qui suppose des moyens d’enquêtes différenciés. On n’oubliera pas non plus d’évaluer l’engagement de l’apprenant, essentiel à sa mise en application des savoirs acquis et moteur de la nouvelle organisation apprenante.
Xavier Voilquin (Director Training Operations EMEA, Medtronic) remet en perspective la question de l’évaluation dans le contexte de la crise en cours. Il rappelle que l’évaluation peut avoir bien d’autres visées que celles du traditionnel modèle de Kirkpatrick. Il faut certes certes mesurer l’impact direct de la formation sur la productivité individuelle, la qualité du travail ou de la relation client, etc. Mais des pratiques distancielles qui se sont récemment imposées ont bien d'autres conséquences ; notamment dans le domaine de l’environnement, dans lequel l’entreprise apparaîtra d'autant plus responsable à ses collaborateurs qu'elle réduit son empreinte carbone grâce aux classes virtuelles… Une façon de renforcer l’adhésion interne, et donc finalement la performance des métiers… On n’y échappe pas !
Maarten Franken (Fondateur et PDG, GoodHabitz) rappelle que l’évaluation ne se réduit pas au seul contrôle des connaissances acquises. Au contraire, elle est un format pédagogique à part entière parmi les nombreux formats innovants proposés par la plate-forme éponyme. Le pré diagnostic auto-administré permettra à l’apprenant de s’assurer des formations à suivre via un algorithme de recommandation efficient ; les quiz viendront jalonner des parcours variant les modalités pour maintenir le niveau d’engagement. Quant aux services formation, ils peuvent compter sur un tableau de bord qui leur facilitera la prise de décision sur les contenus à pousser comme sur les dates de formation à privilégier, parmi bien d’autres indicateurs suivis.
Pierre de Champsavin (Product Marketing Manager Learning, Talentsoft) en appelle à un nouveau rôle du manager comme « chef d’orchestre » œuvrant au développement de ses équipes et de leur performance. L’évaluation est partout en effet, en filigrane ou non, quand il s’agit de mettre en cohérence les objectifs professionnels, la montée en puissance des compétences, la formation et son impact souhaité sur le business. Le volume des données à traiter, leur permanente actualisation, la collaboration qui doit se nouer entre toutes les parties prenantes, supposent que le manager dispose d’une plate-forme pour lui permettre de gagner du temps et de mieux accompagner ses équipes.
Bonne lecture !
Michel Diaz
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